Nos questions à Sébastien Gillet, directeur du CFIA

Le 29/02/2024 à 9:00 par La rédaction

Le Carrefour des fournisseurs de l’industrie agroalimentaire (CFIA) aura lieu les 12, 13 et 14 mars 2024 au parc des expositions de Rennes. Nous avons interrogé Sébastien Gillet pour découvrir quelques-unes des spécificités de cette édition.

 

Comment le CFIA prend-t-il place dans le contexte politique actuel ?

Sébastien Gillet : La manifestation des agriculteurs qui s’est déroulée tout début février 2024 est forcément en connexion avec le CFIA et s’agira probablement d’un sujet abordé lors des échanges dans les allées ou lors des tables rondes. Le recours à des traitements interdits pour la purification des eaux minérales a aussi fait beaucoup de bruit. L’industrie doit continuer à rassurer les consommateurs sur les produits et leur traçabilité. Ces sujets sont abordés sur le CFIA depuis plusieurs années, que ce soit via les conférences ou les innovations, et sont aujourd’hui plus que jamais d’actualité. Nous sommes sur un marché en transition, qui vise à mieux produire, avec de meilleurs aliments, mieux emballer, mieux recycler… Le CFIA a pour vocation d’accompagner les entreprises de toutes tailles vers une modernisation des outils industriels.

Le programme complet des conférences est à retrouver sur le site web du CFIA, ou depuis l’application mobile « CFIA Connect ».

Quelles sont vos actions pour faire entendre le secteur de l’agroalimentaire ?

S. G. : Je m’étais déjà engagé pour que de grands médias participent au CFIA pour aborder les grands enjeux de la filière agroalimentaire. L’an passé, nous avions pu organiser une table ronde en partenariat avec BFM Business. Cette année, une émission en Live sera de nouveau proposée le mardi midi, avec une connotation « souveraineté alimentaire ». Elle permettra d’évoquer les enjeux liés à la souveraineté alimentaire française, depuis la production jusqu’au produit fini. L’agroalimentaire représente le premier secteur industriel du pays et il est important de communiquer aussi auprès du grand public. Nos industriels sont beaucoup plus engagés dans le RSE ou la décarbonation qu’on pourrait l’imaginer. Nous aimerions aussi qu’un jour, le CFIA puisse bénéficier d’un coup de projecteur politique, par exemple par l’inauguration d’un Premier ministre qui pourrait prendre le pouls de l’industrie agroalimentaire française.

Une légère réorganisation est effectuée sur le salon : pouvez-vous nous en dire plus ?

S. G. : A travers les échanges que nous avons pu avoir avec les visiteurs du CFIA, nous avons constaté un réel intérêt pour découvrir le savoir-faire des startups. Nous avons donc souhaité mettre en avant cette typologie d’entreprises que nous ne retrouvions pas auparavant sur le salon, sur un espace de 300 m² dans le hall 2. Nous avons réorganisé les halls un peu différemment de manière à y intégrer les startups, qu’elles soient dédiées à des process, à l’emballage, aux ingrédients ou encore à la cybersécurité. Ces entreprises sont porteuses de nouveautés : l’une d’entre elle propose, à titre d’exemple, des emballages écoresponsables à base d’algues. Autre nouveauté dans le hall 4 : un « Espace Tendances » regroupant dix entreprises autour de la thématique « Les ingrédients de demain ». La nomenclature du salon restera toutefois similaire aux précédentes éditions : ingrédients & PAI, emballage & conditionnement, équipements et procédés.

Avez-vous prévu de proposer un pôle dédié à l’emploi et la formation ?

S. G. : L’emploi reste effectivement le maître mot de notre industrie en France : le rôle du CFIA est aussi de participer à l’attractivité des métiers de l’agroalimentaire. Nous proposerons donc pour la seconde fois les Food Talent. Il est important de fluidifier les matchs meetings entre les jeunes et les entreprises qui embauchent. Nous attendons de 1000 à 1500 jeunes la journée du jeudi, qui pourront découvrir les métiers de l’agroalimentaire, découvrir les filières qui embauchent, ou créer des contacts pérennes.

Fort de sa réussite en 2023, Food Talent est de retour lors de la 27e édition du CFIA Rennes, le jeudi 14 mars.

Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur la prochaine édition du CFIA organisé à Toulouse, du 24 au 26 septembre 2024 ?

S. G. : Après une belle première édition en 2022, nous sommes confiants pour la seconde édition du CFIA de Toulouse, organisé en parallèle du SEPEM de Toulouse. Nous savons que les industriels d’Occitanie ne visitent pas forcément le CFIA de Rennes, entre autres pour des problématiques logistiques, et qu’un tel rendez-vous à trouvé sa légitimité. Aussi, la typologie des entreprises est différente que celle du Grand Ouest et nous apportons une utilité, un service et une découverte des métiers que le Sud-Ouest n’a pas forcément l’occasion de voir. En septembre 2024, l’offre s’élargit : nous accueillerons plus de 50 exposants supplémentaires.