La société Charlatte Réservoirs, qui fait partie intégrante du groupe Fayat, est spécialisée dans la conception et la réalisation de réservoirs hydropneumatiques permettant de protéger les réseaux d’eaux. Nous avons échangé avec Eric Laumonier, responsable commercial Export, pour en savoir un peu plus sur ses activités et les solutions technologiques qu’elle propose.

Quelle est la spécialité de Charlatte Réservoirs ?
Eric Laumonier : Charlatte Réservoirs est plutôt mono-produit puisque la société propose depuis de nombreuses années des ballons antibéliers. Nos solutions permettent de protéger les réseaux en cas d’arrêt brutal d’une pompe : l’effet transitoire peut causer de nombreux dégâts par surpression ou dépression. Des solutions avec compresseurs existent déjà, mais elles demandent une régulation constante et un traitement de l’air qui peut être dissous dans l’eau. Elles sont très contraignantes et particulièrement énergivores. Charlatte Réservoirs a développé une technologie innovante, qui consiste à intégrer une vessie à l’intérieur de la cuve. Grâce à cette membrane, l’eau est isolée de l’air, ce qui apporte un certain nombre d’avantages d’un point de vue sanitaire. Le système est totalement autonome et ne nécessite aucune source d’énergie externe pour réguler un contact air-eau.
À quelles applications vos solutions s'adressent-elles ?
E.L. : Charlatte Réservoirs propose des réservoirs sous pression avec et sans vessie pour de multiples applications. Généralement, dès qu’il y a une solution de pompage, il est fortement conseillé de protéger les installations: pompes, conduites, vannes et tout organe des phénomènes transitoires. Les réservoirs antibélier sont généralement installés en aval des pompes lorsque l’eau est acheminée aux réservoirs en sortie de station de production, sur des installations de forages ou de dessalement d’eau de mer. Nous avons actuellement de gros marchés au Maghreb et au Moyen-Orient pour réaliser le transfert d’eaux. Nous intégrons aussi nos solutions dans les réseaux d’eaux usées: les pompes réalisent le transfert jusqu’à la station et il est ici nécessaire d’apporter une protection antibélier. Plus généralement, nos solutions sont dédiées à l’eau potable, à l’eau brute, aux eaux usées, à l’irrigation et aux hydrocarbures.

Quelle expertise apportez-vous pour protéger les réseaux ?
E.L. : D’abord, il convient de rappeler qu’en France les équipements sous pression sous soumis à une réglementation spécifique : une fois installés, ils doivent faire l’objet de suivis, de contrôles tous les quatre ans et d’une requalification tous les dix ans. Nous sommes présents sur ce marché et nous fournissons aux clients le support dont ils ont besoin, en ayant à disposition une base de données complète sur leurs installations. Nous travaillons aussi sur les nouveaux projets: après une première étude par les constructeurs ou intégrateurs, nos ingénieurs analysent toutes les données hydrauliques du réseau, et notamment des pompes, pour correctement dimensionner le réservoir. L’analyse du phénomène transitoire permettra de définir la haute et la basse pression du réseau : il faudra alors éviter d’atteindre la pression maximale admissible par la conduite, mais aussi et surtout d’atteindre la pression minimale supportable par celle-ci. On pense souvent aux soupapes pour répondre à la surpression, mais il ne faut pas oublier que les dégâts causés par le phénomène de dépression peuvent être pires.

Comment êtes-vous organisés en termes de conception et de fabrication ?
E.L.: Notre département hydraulique, constitué de quatre ingénieurs à temps plein, calcul et dimensionne nos réservoirs. Nous traitons 1200 à 1400 études hydrauliques par an. Nous sommes capables de proposer des solutions en standard de 100 à 2000 litres, mais aussi des solutions sur-mesure pour des besoins bien spécifiques jusqu’à 125000 litres. Nos clients sont assez surpris lorsqu’ils visitent nos locaux: nous disposons d’un espace de 20000 m2 et nous réalisons tout sur place. Nous recevons la matière première et nous concevons tout de A à Z, ce qui est un réel avantage en termes de traçabilité. Nous disposons de machines spéciales automatisées pour enrouler la plaque en acier et réaliser les soudures des fonds. Après le sablage et avant la mise en peinture, nous réalisons des tests hydrauliques pour vérifier nos soudures et répondre aux réglementations de chaque pays. Avec une expérience de plus de 60 ans, Charlatte Réservoirs est aujourd’hui un acteur reconnu. Près de 80 % des réservoirs que nous livrons intègrent une vessie.
Disposez-vous de certifications pour l'eau potable ?
E.L. : Le label ACS (Attestation de Conformité Sanitaire) peut être attribué pour quelques éléments du réservoir seulement. Par exemple, certains constructeurs disposent de l’agrément ACS uniquement pour les jonctions au niveau de la vessie. Les réservoirs que nous proposons disposent, eux, de l’agrément pour l’ensemble de la vessie. Nous avons été au maximum de ce qui pouvait être fait en termes de certifications et les plus grands acteurs de l’eau nous font aujourd’hui confiance. Nous disposons des agréments français et européens, mais nous adhérons aussi aux homologations des pays du monde entier pour répondre aux différents marchés, notamment au WRAS ou au NSF. Par ailleurs, nous sommes fiers d’avoir reçu le label EcoVadis, qui n’est pas si simple à obtenir en chaudronnerie.

Quels services proposez-vous pour accompagner vos clients dans leurs projets ?
E.L. : Au-delà de notre service d’ingénierie et de construction, nous disposons de quatre techniciens ingénieurs qui accompagnent les gestionnaires et exploitants autour des aspects réglementaires ou de la maintenance. Nous réalisons la formation des opérateurs sur site ou depuis notre laboratoire dédié. Nous pouvons également assurer une assistance au démarrage ou encore de l’audit d’installations. Enfin, nous assurons un support continu aux clients: nous pouvons par exemple assurer le remplacement d’une vessie ou d’une pièce du réservoir, sur la base des données clients préalablement sauvegardées en interne.
