Transports de marchandises dangereuses...

Le 31/05/2010 à 14:56 par La rédaction

Zoom sur...

Aquitaine matières dangereuses

Laurent Huré : « Conseiller à la sécurité en transports de  marchandises dangereuses, un métier passionnant et varié »

Créée en 2008 par Laurent huré, conseiller à la sécurité en transports de marchandises dangereuses, auditeur et formateur pour les industriels et les transporteurs, la SARL Aquitaine matières dangereuses est spécialiste de la règlementation et de la prévention des risques dans les opérations de tmD (transport de matières Dangereuses). Au-delà de la stricte obligation règlementaire, son objectif consiste à apporter une prestation de qualité, adaptée à l’activité des entreprises qu’il s’agisse de PmE ou de grosses usines. Entretien avec Laurent huré pour faire le point sur ce métier récent.

Le Journal des Fluides : En quoi consiste le métier de conseiller à la sécurité en transport de

Laurent Huré, conseiller a la sécurité en transports de marchandises dangereuses, auditeur et formateur pour les industriels et les transporteurs.

marchandises dangereuses ?

Laurent huré : Il est vrai que ce métier récent datant de 2001 reste très mal connu. C’est un métier qui a été créé par une directive européenne de 1996 et transcrit en droit français en 2001. Sa genèse s’explique par le fait que les réglementations devenaient complexes. Les premiers textes dataient du XIXe siècle. Les réglementations évoluent très vite. Nous faisons de l’audit, du conseil, de la veille règlementaire et de la formation dans le transport de marchandises dangereuses (TMD) par route, rail et mer (mais pas par canalisations). Quand on parle de transport, cela inclut toutes les opérations annexes (identification et classement, conditionnement, chargement, étiquetage, document de transport, chargement/remplissage/empotage, déchargement/dépotage, règles de stationnement…). Audit avec notre protocole exclusif, diagnostic initial, mise en conformité, rapport annuel, évaluation des risques, rapport d’accident, formation, sensibilisation aux risques liés à un transport de marchandises dangereuses adaptée aux différents intervenants, mises à jour régulières des connaissances, mise en place de plan de sureté, procédures d’urgences, préconisations et conseils en équipements (véhicules, citernes, emballages, EPI…), veille règlementaire, assistance téléphonique 24/24 h et 7/7 j, autant de réponses spécifiques personnalisées en fonction des besoins des entreprises. Les tâches du conseiller comprennent, en outre, l’examen des pratiques et procédures suivantes relatives aux activités concernées : les procédés visant au respect des prescriptions relatives à l’identification des marchandises dangereuses transportées ; la pratique de l’entreprise concernant la prise en compte dans l’achat des moyens de transport de tout besoin particulier relatif aux marchandises dangereuses transportées ; les procédés permettant de vérifier le matériel utilisé pour le transport des marchandises dangereuses ou pour les opérations de chargement ou de déchargement ; le fait que les employés concernés de l’entreprise ont reçu une formation appropriée et que cette formation est inscrite sur leur dossier ; la mise en oeuvre de procédures d’urgence appropriées aux accidents ou incidents éventuels pouvant porter atteinte à la sécurité pendant le transport de marchandises dangereuses ou pendant les opérations de chargement ou de déchargement ; la mise en place de mesures appropriées pour éviter la répétition d’accidents, d’incidents ou d’infractions graves ; la mise en place d’actions pour la sensibilisation aux risques liés au transport des marchandises dangereuses ou au chargement ou au déchargement de ces marchandises ; la mise en place de procédés de vérification afin d’assurer la présence, à bord des moyens de transport, des documents et des équipements de sécurité devant accompagner les transports, et la conformité de ces documents et de ces équipements avec la réglementation.

JDF : Que recouvre l’appellation matières dangereuses ?

Laurent huré : Lorsqu’on parle de matières dangereuses, il s’agit en effet d’identifier et de classer ce type de marchandises en fonction de leur nature et de leur nocivité. Le terme matières dangereuses recouvre un certain nombre d’éléments aussi bien des déchets solides que liquides. Il peut y avoir les liquides pharmaceutiques, mais également des tourteaux de graines susceptibles de s’auto-enflammer. Il existe différentes classes de matières dangereuses (voir encadré). Il s’agit de marchandises dangereuses pour l’environnement ou les personnes, inflammables, comburantes, réagissant dangereusement avec l’eau, toxiques, CMR, infectieuses, explosives, radioactives, corrosives, etc… et celles transportées à chaud, les gaz noninflammables et non-toxiques, l’amiante, les DIS…

JDF : Quels sont vos clients ? Vos domaines d’intervention ?

Laurent huré : Nos clients sont d’horizons variés : aéronautique, agroalimentaire, pharmacie, pyrotechnie, traitements de surface, déchets industriels... Concernant les matières dangereuses liquides, nos clients sont de tous les secteurs. Dans le domaine de la peinture, ils ont des déchets solvants, des boues. En ce qui concerne la pharmacie par exemple, j’ai comme client une usine qui fabrique des médicaments pour la tritothérapie et la chimiothérapie. Ils reçoivent donc des principes actifs dans des cuves de contenant important.

JDF : Quel est l’atout d’un tel métier ?

Laurent huré : Le conseiller à la sécurité est une personne externe à l’entreprise. J’ai commencé en 2001, j’étais dans une société qui me faisait jouer ce rôle en interne. Lorsque j’ai été licencié, j’ai décidé de me consacrer à ce métier. J’ai alors passé les examens et formations nécessaires en 2007. Et j’ai créé en 2008 la SARL Aquitaine matières dangereuses. J’effectue également de la formation professionnelle auprès des chargeurs, des emballeurs, des agents qui s’occupent des matières dangereuses. Je rédige également des rapports d’accidents. C’est un métier varié et passionnant car je m’occupe aussi bien de PME que de grosses entreprises. Il concerne la protection des salariés, des riverains et de l’environnement. Dans la pratique de mon métier, je suis amené à prescrire des emballages spécifiques, des actions de formation, des équipements de protection pour le personnel, pour limiter les conséquences d’un accident, les risques de pollution, des mesures de sureté… Et surtout des procédures afin qu’au quotidien, les prescriptions soient (et restent) respectées ! Je dois trouver ma place dans les démarches de prévention des risques professionnels de l’entreprise en général. Le rôle du CSTMD ne peut que prendre de l’importance dans le futur car, d’une part, la règlementation se complexifie et se durcit, et d’autre part, elle est actuellement sous-appliquée (législations multiples et complexes, méconnaissance de la règlementation et des obligations, PME manquant de moyens, contrôle uniquement routier…).

www.aqmd.fr

Propos recueillis
par Chloé Chamouton

Les classes de marchandises dangereuses

Classes de marchandises dangereuses :

Classe 1 (explosifs),

Fûts contenant des marchandises de classe 3 (liquides inflammables)

2 (gaz), 3 (liquides inflammables),
4.1 (solides inflammables, autoréactives et explosibles désensibilisées),
4.2 (sujettes à l’inflammation spontanée), 4.3 (qui, au contact de l’eau, dégagent des gaz inflammables),
5.1 (comburantes),
5.2 (peroxydes organiques),
6.1 (toxiques),
6.2 (infectieuses),
8 (corrosives) et
9 (dangereuses pour l’environnement et divers).

Les questions que les entreprises doivent se poser

• suis-je concerné par la règlementation tmD (transport de marchandises dangereuses) ? Et quelles sont mes obligations ?

• Dois-je désigner un conseiller à la sécurité et pour quoi faire ?

• Mes pratiques sont-elles conformes au regard de la règlementation ?

• Mes équipes sont-elles suffisamment formées et sensibilisées ?

• Mes procédures sont-elles adaptées aux dangers spécifiques présentés par les marchandises dangereuses présentes sur le site ?

• Quelles sont mes responsabilités envers les sous-traitants ?

• Suis-je bien informé de l’évolution de la règlementation ?

Retrouvez l'intégralité de ce dossier dans le Journal des Fluides N° 37.