Lutter contre le problème de l’eau non facturée

Le 04/05/2021 à 12:49 par La rédaction

Le vieillissement des infrastructures de distribution d’eau peut s’avérer problématique pour les services de distribution : l’eau non facturée, notamment liée aux fuites dans les réseaux, représente un coût non négligeable. GF Piping Systems nous partage ici l’avis de son directeur commercial responsable du développement pour la performance et la modernisation du réseau d’eau en Suisse.

 

Olivier Narbey, directeur commercial chez GF Piping Systems.

Olivier Narbey, ingénieur dans l’âme

Le métier d’Olivier Narbey est de trouver des moyens d’éviter plus facilement l’eau non facturée et la perte de l’une des ressources les plus précieuses au monde  : l’eau potable. Il croit sincèrement que la mise en place d’une gestion de la pression dans les réseaux d’eau existants permettra de résoudre une partie non négligeable du problème mondial de l’eau non facturée.

 

Est-il possible de prévenir le problème de l’eau non facturée ?

Olivier Narbey : Oui ! Les fuites présentes dans les réseaux d’eau sont un facteur majeur de l’accumulation d’eau non facturée dans le monde. Ces fuites se produisent, par exemple, à cause d’une pression trop élevée du débit d’eau dans le système. Il faut savoir que la population mondiale augmente rapidement, les systèmes d’eau dans de nombreux endroits ne sont tout simplement pas adaptés aux quantités d’eau qui y circulent et qui sont nécessaires à la population. De ce fait, les canalisations cassent à certains endroits du réseau. Cela entraîne des fuites et l’eau est alors absorbée par les sols.

 

La vanne est conçue sans tige ni membrane de servomécanisme : elle n’intègre qu’une seule pièce mobile.

Quelle approche proposez-vous pour éviter les pertes d’eau et l’eau non facturée dans le monde ?

O. N. : Le réseau de canalisations en mauvais état doit être réparé ou, mieux encore, les ruptures de canalisations doivent être évitées. Les technologies de gestion de la pression sont largement considérées comme l’une des méthodes les plus efficaces pour réduire la quantité d’eau non facturée. Elles réduisent les débits d’écoulement des fuites existantes et limitent les contraintes mécaniques inutiles sur l’infrastructure, ce qui se traduit par la diminution des taux de ruptures de canalisations et par la prolongation de la durée de vie des réseaux. Les réseaux d’eau sont réparables : jusqu’à 75 % des ruptures de canalisations peuvent être évitées en diminuant la surpression de seulement 25 %, selon une analyse réalisée en 2018 (Quantifying the global non-revenue water problem, Roland Liemberger/Alan Wyatt).

 

Est-il possible de mettre en place une gestion de la pression dans les anciens réseaux d’eau courante ?

O. N. : Nous développons un nouveau système de gestion de la pression : notre PRV NeoFlow, une vanne de régulation de la pression, n’est qu’un début. Il permet de moderniser les vieux réseaux d’eau. C’est un peu comme une cure anti-âge pour les réseaux d’eau. La conception de flux axial de l’écoulement de la PRV NeoFlow la rend très polyvalente pour des installations dans des conditions hydrauliques difficiles, il s’agit d’une étape importante vers une distribution sans fuite et l’automatisation d’un réseau d’eau.

 

Vanne de régulation NeoFlow développée par Georg Fischer.

Quelles sont les difficultés rencontrées lors de l’installation d’un système de gestion de la pression dans des réseaux existants ?

O. N. : Les réseaux d’eau existants manquent souvent d’espace pour être modernisés, ce qui entraîne des coûts d’installation élevés. Par exemple, une seule personne peut s’introduire dans le regard étroit d’une bouche d’égout. Or, l’installation d’une vanne de régulation de la pression en métal nécessite l’intervention de plus d’une personne. En effet, le poids de la vanne représente une difficulté majeure. La PRV NeoFlow a donc été développée pour résoudre ces problèmes. La PRV en polymère à la pointe de la technologie est cinq fois plus compacte qu’une PRV standard en métal et jusqu’à neuf fois plus légère, ce qui garantit une installation sûre et sans difficulté, même dans les espaces les plus exigus. Le processus d’installation s’avère très rentable sur l’installation d’une vanne neuve, la préfabrication compacte permet de réaliser jusqu’à 40 % d’économie.

 

Dans l’optique du développement durable, en quoi l’installation d’un produit en « plastique » est-elle une avancée ? Installer une PRV en polymère ne revient-il pas à faire un pas en arrière ?

O. N. : C’est ce que l’on pourrait penser de prime abord, mais il y a une grande différence entre le plastique jetable utilisé pour les emballages et les thermoplastiques soigneusement conçus qui garantissent au public des décennies de fonctionnement et d’entretien sans difficulté. Les PRV alternatives au système NeoFlow sont des produits en métal. Mais nous savons tous que le métal rouille. Les vannes en métal qui ne sont pas régulièrement entretenues cesseront de fonctionner, et la maintenance nécessite des ressources, une expertise et de l’énergie. Le système NeoFlow offre une durée de vie opérationnelle plus longue et ne nécessite presque aucune maintenance. Les produits en métal sont aussi plus lourds, le transport sur site consomme donc plus d’énergie et génère plus d’émissions de CO2. Je tiens également à ajouter que notre entreprise, Georg Fischer, a été classée au 9e rang des entreprises les plus durables au monde par le renommé  The Wall Street Journal, il y a quelques mois seulement. Notre effort collectif pour gérer une entreprise de manière transparente, respectueuse des personnes et de l’environnement est clairement reconnu.